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Ce n’est pas un secret, notre système immunitaire est d’une très grande complexité et nos moyens de le booster ne constituent qu’une fenêtre très étroite dans l’ensemble des mécanismes et des points d’impact sur lesquels nous pouvons – ou pensons – agir.
Cette complexité ne doit cependant pas nous empêcher de tenter d’agir sur certaines de ses composantes et il devrait rester au cœur de nos préoccupations dans cette période post-Covid, mais aussi en cette fin d’hiver, où notre système immunitaire est mis à rude épreuve.
Anxiété, sommeil de mauvaise qualité, envies de manger plus et de moins bouger en hiver sont des facteurs qui doivent attirer notre attention.
Face à un patient, on pourrait résumer l’immunité comme la faculté naturelle (innée) ou acquise (adaptative) d’un organisme à ne pas contracter de maladie (ou de déséquilibres) lorsqu’il est exposé à des agents pathogènes comme les poisons, toxines, virus, bactéries, champignons ou parasites qui se manifestent en déclenchant une réaction de défense, que l’on appelle la réaction immunitaire. L’âge ou la maladie affaiblissent notre immunité et rendent le corps plus vulnérable aux infections, qui deviennent souvent plus fréquentes et plus graves.
L’adoption d’un style de vie aussi sain que possible est une première composante, que ce soit au niveau psychologique ou alimentaire, sans oublier le tabagisme, l’alcoolisme, le sommeil, l’activité physique etc., pour maintenir nos défenses intactes.
Il est important de ne pas négliger certains signaux que notre corps nous envoie, car ils peuvent être les témoins indirects d’un affaiblissement des défenses immunitaires, tels que:
L’alimentation joue un rôle de premier plan; mais si l’idée a largement fait son chemin chez les professionnels de la santé, il n’en est rien chez bon nombre de patients. Et même pour les professionnels que nous sommes, le «comment conseiller nos patients» est (trop) largement interprété.
L’apport de protéines (acides aminés) – et encore davantage chez les personnes de plus de 60 ans ou les moins mobiles – constitue un des piliers de notre immunité. Éviter au maximum les produits transformés et privilégier les aliments riches en vitamines et minéraux par le biais d’une alimentation variée est un autre conseil facile à comprendre, mais parfois plus difficile à mettre en œuvre (personnes seules, handicapées...).
Le maintien correct de nos barrières naturelles est un second élément primordial. Nous les retrouvons entre autres au niveau de la peau et de nos muqueuses, que ce soit du tube digestif, de notre système uro-génital, ou pulmonaire... Notre tube digestif occupe cependant une place particulière, car on estime que 80% de nos défenses immunitaires de barrière se situent à ce niveau. Rappelons que les cellules de notre muqueuse intestinale a un turn-over de 36h, impliquant que plusieurs millions de ces cellules meurent chaque seconde, ce qui implique de les remplacer moyennant une débauche importante d’ingrédients et d’énergie.
Les principaux agents intervenant dans cette dernière sont la L-glutamine, le butyrate (issu des acides gras à courte chaîne), le PGE2 (issu des omégas 6), les probiotiques, la vitamine D, le zinc, les omégas 3 et les anti-oxydants.
Un des éléments le plus vite carencé est la L-glutamine. On en retrouve principalement dans la viande (bœuf, agneau, poulet) et les œufs.
La L-glutamine agit comme protecteur des attaques de la paroi intestinale, elle agit sur sa structure cellulaire (en tant que précurseur de glutamate/GSH), comme immunorégulateur par diminution de l’inflammation, comme protecteur des effets secondaires induits par les IPP et les AINS par exemple.
En cas de déficience, d’état inflammatoire chronique, d’infection, on pourra se tourner vers une complémentation. On donnera la préférence à une L-glutamine naturelle (à raison de 2,5g par jour, à prendre hors repas).
Le sportif de haut niveau est également un grand consommateur de L-glutamine, ce qui l’oblige fréquemment à recourir à la supplémentation.
On ne rappellera jamais assez l’importance du microbiote intestinal, allié indispensable du système immunitaire. Mais maintenir une flore intestinale équilibrée en présence des nombreuses agressions journalières de la vie est un art: stress, alimentation, alcool, sodas, toxines, infections, médicaments... sont autant de facteurs possibles de deséquilibre.
Un intestin poreux (leaky gut syndrome) et/ou une dysbiose et/ou une candidose sont séparément ou associés une catastrophe pour notre immunité.
Toute personne qui se plaint de ballonnements, gonflements, constipation, diarrhée... de manière répétitive ou chronique doit être investiguée avec un focus sur son microbiote.
Les probiotiques peuvent aider à rétablir une flore plus équilibrée, même si l’on dispose de peu de données sur le type, la durée, la dose à fournir. Ils sont naturellement présents dans les laits fermentés (yaourts, fromages raffinés, fromages blancs...). Ils sont déconseillés en présence d’une candidose intestinale.
On privilégiera la prise concomitante de plusieurs souches – stables – de probiotiques. Parmi ceux-ci, on citera les plus documentés:
Le Lactobacillus plantarum Lp-115 semble également être un très bon stimulant du système immunitaire. D’autres souches ont également montré leur efficacité mais la synergie de plusieurs souches est souvent plus bénéfique.
Elle constitue le deuxième moyen de défense de notre organisme dès que les barrières ne suffisent plus. Mais elle n’est pas spécifique à un agent infectieux ou un autre.
Cette immunité fait intervenir:
Ces dernières sont très liées au facteur stress: leur nombre à tendance à diminuer en cas de stress important. Toute réduction du stress – probablement aussi du stress psychologique – serait à même de jouer un rôle de boost sur notre immunité.
Elle est cellulaire et humorale.
Contrairement à l’immunité innée, elle est spécifique à chaque «agresseur» ou micro-organisme, car notre système reconnaît les antigènes présents et les attaque de façon systémique dans tout le corps qui possède un effet «mémoire» et une spécificité de l’agent qui l’a induite dans le passé. Ce qui permet normalement d’accélérer la réponse immunitaire et de l’amplifier. C’est le principe de la vaccination.
Il est en effet essentiel à la formation d’anticorps. Or on estime qu’une carence en zinc est présente dans près de 95% de la population, y compris celle dite en bonne santé.
Les aliments qui en contiennent sont, hormis la viande de consommation courante, des aliments moins fréquemment servis, tels les huîtres, les germes de blé ou le crabe.
Chaque impact provoqué par un vaccin ou une maladie, une infec- tion va générer une forte demande en zinc. D’autres situations tels un diabète mal contrôlé, un problème cardiovasculaire, un cancer, une dé- pression, un stress continu, une infection chronique (syphilis, HIV etc.), une atteinte d’un organe, une mauvaise oxygénation ou une mauvaise hygiène de vie peuvent créer une situation identique.
Les surcharges étant très rares voire inexistantes, la complémentation joue ici un rôle de premier plan en favorisant des formes bien absorbées, comme le bisglycinate et le picolinate de zinc.
On doit également encourager la prise de vitamine C, alimentaire (fruits et légumes de saison, jus à consommer dès leur préparation car sinon la vitamine C sera détruite) et/ou en supplémentation (pure, sous forme acérola), pour contribuer à la défense de l’organisme en le protégeant du stress oxydatif.
Pour rappel, on citera aussi le rôle du sélénium et du fer (attention, sous forme ferrique, il sera peu résorbé) sur le bon fonctionnement immunitaire. Le fer héminique est absorbé à hauteur de 40% environ; on le trouve principalement dans le boudin noir, la viande de bœuf, le pigeon, le gibier le jaune d’œuf... En supplémentation, la prise doit se faire hors repas et sans autre oligo-élément bivalent, sinon il y aura une compétition au niveau du récepteur.
La vitamine D se retrouve dans les laits fermentés, les sardines, amandes ou noisettes mais en trop petite quantité. Une complémentation à un dosage correct s’avère souvent indispensable et ce lors du repas le plus gras de la journée, car les déficits en vitamine D sont conséquents au sein de notre population, principalement en hiver (en partie synthétisée à partir des rayons du soleil sur la peau).
Mais attention, une exposition sans crème solaire (sinon pas d’absorption des UV) présente un risque réel d’augmentation de stress oxydatif et d’apparition de cancer de la peau, et d’autres pathologies etc.
Le curcuma, par son effet anti-inflammatoire et donc anti-oxydant – et probablement par d’autres mécanismes encore à élucider – aurait également un effet positif sur notre immunité.
Enfin, les omégas 3-6(GLA)-7 et 9 ont de multiples effets positifs pour notre santé et font sans aucun doute partie de notre arsenal interne pour système immunitaire équilibré et réactif.